Vérifier son idée avant de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale est un conseil qui peut paraître évident. Il est cependant difficile à suivre.
Le temps de loin la ressource la plus importante dont nous disposons.
Contrairement à l’argent qu’on peut perdre et regagner au gré de ses choix de carrière ou de projets, le temps perdu, lui ne se rattrape plus… Trust me🎼…
Aussi, quand on décide de se lancer dans un nouveau projet, mieux vaux s’assurer que son idée est solide et viable.
Lorsque le problème auquel on s’attaque est gros, c’est à dire qu’on sait que le marché qu’il concerne est important, que l’idée envisagée est simple, qu’elle apporte une valeur perçue incroyable, qu’il y a déjà des acteurs présents sur ce marché, et que le produit proposé introduit une rupture technologique forte, il est en général facile de tester sa proposition de valeur et de trouver les bons canaux pour le faire. C’est d’ailleurs le cas pour les Startups qu’on cite souvent en exemple et qui décollent très rapidement.
Mais lorsqu’on est sur un nouveau marché à construire et éduquer, dont la taille n’est pas facile à établir, que la proposition de valeur perçue n’est pas évidente (i.e. avant d’avoir testé le produit), et/ou que la solution apportée est complexe, la validation de l’idée est souvent plus longue et le modèle d’affaires moins évident à prouver.
Dans tous les cas pour tester une idée, il n’est pas besoin d’avoir de produit ou de lancer sa Startup. Tester l’idée est même le prérequis nécessaire qui permettra de prendre la décision d’investir du temps dans un projet et une fois cette décision prise, d’aller beaucoup plus vite dans son lancement. En établissant preuve de marché il est aussi beaucoup plus facile de convaincre des clients, des investisseurs, des institutions ou des partenaires que l’idée est bonne… preuve à l’appuis. Et cerise sur le cadeau, c’est souvent aussi le moyen de constituer une communauté qui pourra tester le produit pendant sa phase de développement.
Alors comment vérifier son idée, savoir si c’est la bonne ?
Première chose qu’on entend souvent c’est : en parler à un maximum de personnes.
C’est vrai et indispensable. Et non les idées ne se « volent » pas… Ceci dit, on ne précise pas assez souvent qu’il faut « en parler au maximum de personnes dans la cible du produit ou du service ». Et si les personnes sont dans la cible, évaluer factuellement quelles sont parmi ces personnes personnes celles qui sont prêtes à acheter, c’est-à-dire qui se sont inscrit sur le site et attendent impatiemment la sortie de l’offre pour l’acheter ou s’y abonner.
Cette première étape, en plus de permettre de mobiliser des personnes autour de soi qui seront utiles par la suite (les premières personnes rencontrées le plus tôt ont toujours été les plus attachées à mes projets), permet d’itérer rapidement sur la formulation de la proposition de valeur et d’écarter ainsi toutes celles qui sont mal formulées ou qui ne parlent qu’à soi.
Ensuite vient le test à plus grande échelle.
Quand on a les moyens d’investir dans une étude de marché c’est toujours intéressant de le le faire, mais contrairement à ce qu’on peu penser naturellement, moins pour le résultat que pour le réseau constitué avec l’agence de marketing. Cependant, la façon la plus économique pour savoir si la proposition de valeur tient la route, reste d’investir dans une campagne de promotion Facebook en ciblant un échantillon représentatif (ex : 2 000 personnes atteintes).
Il faut évidemment ensuite engager les personnes intéressées (en général en leur demandant d’enregistrer leur mail depuis une page d’accueil) et évaluer la conversion obtenue grâce à la campagne. Il existe plein d’outils pour cela à commencer par Google Analytics et Facebook pixel. Il n’y a pas de bon ou de mauvais taux de conversion, seulement des taux de conversion optimisables. Selon la force de la proposition de valeur ou la niche, ça peut en effet beaucoup varier. Mais personnellement pour des taux supérieurs à 40%, je commence à penser qu’on tient quelque chose.
Il est assez malin de faire le test du marché en découpant en plusieurs tranches son investissement dans la campagne. On peut alors utiliser les outils d’ »A/B testing » proposés pour tester et affiner la formulation de la proposition de valeur et voir l’impact qu’on observe sur les taux de conversion.
Une fois que cette étape est réalisée, on dispose d’environ 800 à 1 000 adresses mail de personnes intéressées (40% de 2 000) qui servent de bases à la construction d’une communauté autour du produit. Il faut absolument les garder informés et moteurs sur le projet en produisant du contenu et en suscitant leurs interactions.
Rester objectif
Quand on se lance pour la première fois, il n’est pas évident d’arriver à respecter toutes ces étapes. On manque en particulier de recul pour interpréter les résultats de ses tests d’acquisition. En tant qu’entrepreneur, passionné et convaincu par ses idées, on a tendance à distordre la réalité pour se convaincre que ça marche. C’est alors à ce moment qu’il est judicieux de s’entourer d’une structure d’accompagnement qui viendra nous challenger sur ces tests et l’interprétation de ces résultats.
Pour avoir plus d’infos sur ces sujets on trouve d’excellentes vidéos sur la chaîne Youtube de The Family , et puis cet article sur Quora (en), cet article sur la résolution de problèmes vs la construction d’idées, ou cet article sur la résolution des « Gros problèmes » (en)
Si vous avez déjà lancé un produit et que vous avez une expérience sur ce sujet que vous pouvez partager avec nous, en laissant un commentaire !